Est-il possible de passer 3 jours dans le Gard avec la crème mondiale de la musique indé’ et tes stars préférées qui kiffent le son dans le public, affalés sur les transats’ à côté de toi ? Réponse : OUI avec This Is Not A Love Song 2017 qu’on vous raconte en 10 stories :


1. UN CLASH ENTRE MEUFS SUIVI DU PLUS BEAU CADEAU DU FESTIVAL


Bien arrivés sur le site du festival avec l’odieux Boby notre photographe, notre scène a fait bon voyage, il fait (très) beau, la team découvre la superbe déco’ extérieure de #Tinals2017 mêlant structures en palettes, poufs colorés et les incontournables fleurs roses géantes. On a même entendu des cigales dans notre camping #cestlesud.

Pas le temps de niaiser, un clash entre meufs est déjà lancé sous le soleil : d’un côté les filles de Yassassin  (oui comme la chanson de Bowie) font monter la pression sur la grande scène extérieure, avec une énergie de malade et de belles intentions mélodiques. De l’autre, à nouveau des anglaises, puisque les nanas de Goat Girl donnent le change dans ce duel entre girl bands, dans un registre plus lancinant et minimaliste mais tout aussi puissant. On dit coucou à Seattle et Nirvana.

Yassassin / Photo : boby

Mais nous n’avions pas compris qu’il s’agissait en fait d’un match à trois, puisque le trio punk féminin The Coathangers est lui aussi en train d’ambiancer la grande salle intérieure. La guitariste délivre même dès les premières heures de #Tinals le plus beau cadeau du festival en offrant sa gratte à une fan en plein concert. Elle est même venue lui apporter le flight case qui va bien à la fin du concert, on était là. Merci aux #riotgirls : il est plutôt bien parti ce weekend !

The Coathanguers / Photo : boby


2. LA DOUCEUR D’ANDY SHAUF


Pas la peine de faire péter le limiteur pour nous donner des claques. Vendredi aprem’ c’est dans une ambiance boisée et tout en douceur qu’Andy Shauf nous a procuré de gentils frissons avec son show acoustique intimiste. Avec le cadre champêtre de circonstance autour de la scène, une jolie casquette de camionneur ricain, ses long cheveux et son air concentré, le canadien multi-instrumentiste nous fait voyager on ne sait trop où, mais en tout cas quelque part plein de folk psychédélique et de belles choses. Les arrangements sont très fins, l’univers musical est à la fois mystique et solaire, et nous on n’a plus de doute quand on le voit se balader parmi les festivaliers un peu plus tard : Andy Shauf c’est la grosse classe.

Andy Shauf / Photo : boby

3. NOTRE SCÈNE QUI PREND LA PLUS GROSSE CLAQUE DU VENDREDI


Quand le meilleur concert de la soirée est celui d’un groupe que tu ne connaissais pas : là soudain tu te mets à kiffer les hasards de la life. Forcément il fallait que ce soit notre scène (aka la scène Bamboo aka la scène que tout le monde appelle « la scène Ricard ») qui se prenne la plus grosse claque du vendredi soir. La faute aux lads de Shame, des punks anglais de 19 ans de moyenne d’âge qui détruisent tout sur leur passage. Parfois, on ne sait pas trop pourquoi, il y a des groupes qui ont dans l’émotion et la justesse des intentions quelque chose en plus que les autres. Beaucoup de sueur sous les fringues et un énorme concert plus tard, on se dit qu’il va falloir se rappeler d’eux…

Shame / Photo : boby

4. LA CLIM’ DE LA GRANDE SALLE


Parmi les bonnes choses dont on se souviendra de ce weekend à #Tinals, la clim’ de la grande salle intérieure, comme une oasis dans la fournaise, figure clairement en bonne position. Et quand en plus de l’air conditionné, on s’éclate avec le show de The Make Up et leur soul punk ultra catchy, c’est encore mieux. Pourtant la chaleur monte vite dans la grande salle lorsque les régionaux de l’étape aka les excellents Mofo Party Plan débarquent dimanche. Au menu : une pop tropicale ultra efficace, des gros beats électro, des machines et sons de cloche qui sentent bon LCD Soundsystem. Coucou le Prix 2017, eux aussi il va falloir les suivre de très près… #talent.
La clim finit par sauter dans la grande salle avec le show de Pond. Pond, ce n’est pas seulement un projet avec deux membres de Tame Impala, mais un énorme groupe qui nous fait voyager très loin avec sa pop psyché aérienne et glam. A côté de nous sur le balcon, la très classe chanteuse française Clara Luciani est venue comme festivalière et hurle « JE T’AIME » au chanteur au grand désarroi des deux spectateurs assis devant elle. On vous le dit, Pond c’est de la bombe.

The Make Up / Photo : boby
Mofo Party Plan / Photo : boby
Pond / Photo : boby

5. LE MEILLEUR CONCERT QUE T’AS RATÉ (OU PAS)


Lorsqu’ils ont appris qu’on les envoyait à #Tinals, nos finalistes du Prix 2017 Equipe de Foot nous ont envoyé une photo de la Coupe du Monde 98. Et comme c’est (presque) des vrais footeux, ça vous montre à quel point jouer dans un festival aux côtés de Thee Oh Sees, King Gizzard et cie c’est quand même la grande classe.
Il faut dire que c’était pas évident pour tout le monde de se motiver pour le concert d’ouverture du samedi aprem’ dans la chaleur nîmoise. Mais toutes les personnes qui étaient là au show de nos chouchous ont dit (et c’est certain) à leurs potes restés au camping : « T’as vraiment raté un truc ».
La recette du duo bordelais est la suivante : un énorme son de guitare, un excellent batteur et deux voix qui se déchaînent à l’unisson dans un univers très 90’s. A côté de nous, les gens se secouent un peu plus à chaque morceau. Nous aussi, on a pris une mandale, merci les gars.

Equipe de Foot / Photo : boby

6. LE PATIO UN PEU SCHIZO’


Au beau milieu de Paloma, la superbe salle de concert qui organise le festival, se trouve un patio aux allures futuristes. On peut dire que celui-ci aura été un peu schizo sur les bords samedi. L’après-midi, le japonais Shugo Togumaru et sa bande ont produit une prestation spécialement conçue pour le jeune public. Les gamins assis à l’indienne dans le patio se régalent comme nous du songwriting de Shugo, de leurs instruments loufoques et de leurs mélodies à la fois pop et exotiques. Ambiance bon enfant donc (#jeudemot). Mais quelques heures plus tard, les gars de Johnny Mafia remettent le couvert après leur concert de l’après-midi en atomisant ce même patio. L’ambiance est énorme et apocalyptique, grosse attitude sur scène, le département de l’Yonne d’où le groupe vient nous parait soudain très cool, les slams s’enchainent et le patio ne sait plus où donner de la tête.

Le Patio / Photo : boby
Johnny Mafia / Photo : boby

 


7. LES MILLE VIES DE LA SCÈNE FLAMINGO


Il y a une autre scène qui est passé par pas mal d’états différents, c’est la grande scène extérieure du festival baptisée scène Flamingo (parce que la Camargue et les flamants roses RPZ). Vendredi, The Growlers et leur psych-surf assez funky et garage ont ambiancé la Flamingo pour le coucher de soleil. La nuit tombée, c’est Flying Lotus puis Moderat qui lui donnent un air bien plus électronique, tour à tour hip-hop puis mélodique. Trêve de douceur le lendemain, avec le très gros concert de Thee Oh Sees qui clôture la soirée avec une formation de mutant : 2 batteurs au centre de la scène et John Dwyer en short comme d’hab’ et au top de sa forme. Un peu plus tôt les cultissimes Primal Scream nous avaient donné une impression de Noël avant l’heure en nous jouant leurs plus gros tubes très stoniens, nous rappelant s’il le fallait que Screamadelica est un énorme album. Frank Carter, ses rattlesnakes et son guitariste très très stylé en remettent une couche le dimanche avec un live surpuissant et un « circle pit » qui a retourné tout le site du festival. Enfin Alex Maas, sa batteuse et tous les Black Angels nous ont offert un voyage sonore bien psyché et lourd comme on l’aime. La scène Flamingo sait maintenant qu’on peut avoir plusieurs vie en une journée (ou trois).

Flying Lotus / Photo : boby
Primal Scream / Photo : boby
Frank Carter & The Rattlesnakes / Photo : boby
The Black Angels / Photo : boby

8. L’EXPÉRIENCE LA PLUS EXTRÊME A NÎMES


Ce weekend on a découvert qu’à Nîmes il y avait la possibilité de faire un paquet d’expériences insolites. Si vous vous baladiez l’après-midi pas loin de l’entrée d’autoroute Nîmes Est, au This Is Not A Love Festival, vous pouviez vous faire marier par Elvis Presley avec le costume et la robe swagués qui vont bien. Pour l’occasion c’est la coqueluche locale Julien Francioli, ex-bassiste du groupe de Julien Doré, Dig Up Elvis, qui était dans la peau du King. Mais si vous souhaitiez faire une expérience vraiment extrême, alors il fallait comme nous descendre le terrible toboggan rouge du camping de la Bastide avant de se rendre au festival. Sensations fortes garanties, les cardiaques ont dû s’abstenir.

Photo : boby
Photo : boby

9. LE MEILLEUR BATTEUR-CHANTEUR


Programmer un groupe génial qui vient de passer à Coachella dans un cadre intimiste en aprem’ ? Pas de problème pour This Is Not A Love Song Festival ! Le résultat c’est un petit moment de grâce vécu dimanche aprem’ avec Whitney. Nouvelle sensation pop de Chicago, Whitney ce n’est pas un nom de fille mais plutôt la rencontre entre le batteur d’Unknown Mortal Orchestra et de l’excellent guitariste de Smith Westerns. Si Julien Ehrlich (le batteur) semble ne pas vraiment apprécier la chaleur avec sa serviette de bain sur la tête et ses grimaces, ça ne l’empêche pas de nous offrir une superbe prestation en mode batteur-chanteur et frontman. Prends-en de la graine, Phil Collins !


10. LE SHOW LE PLUS DÉMENTIEL


Votre serviteur n’a jamais vu un festival se clôturer sur une aussi belle note que le concert de King Gizzard & The Lizard Wizard dans la grande salle de Paloma, où Pond avait fait péter la clim un peu plus tôt. Riffs de guitares et chants à l’unisson, mesures à sept temps qui vous font bouger dans tous les sens, inventivité prodigieuse et puissance de feu, la salle part en slam dès les premières secondes, c’est hypnotique et ça frôle la perfection. On se dit que le titre « Rattlesnakes » va nous rester en tête une bonne semaine (certes pas à cause de la complexité des lyrics #lol). La fin du concert s’approche d’une performance jazz, on croit que le morceau est terminé et le thème revient encore une fois toujours aussi hypnotique, la soirée peut durer un peu plus longtemps. Quand on sait que les sept Australiens ont sorti 10 albums en 7 ans, alors on se demande jusqu’où ils peuvent aller…

King Gizzard and the Lizard Wizard / Photo : boby
Photo : boby

Pour nous il est déjà l’heure d’aller se coucher (enfin d’essayer) avant de remonter notre chère scène à Paris. On a des flamants roses, des fleurs géantes et des riffs de guitares plein la tête et les oreilles, TINALS 2017 on te regrette déjà …

Photo : boby
Photo : boby