Pourtant, suite aux chroniques de mes collègues blogueurs, je décide d’appuyer sur « Play » à nouveau. Je suis, avec application et sérieux, les recommandations données.
Bien trop sage, voilà ce que je me dit en réécoutant « Dimestore Diamond », et pourtant la chanson a vraiment quelque chose d’agréable, une retenue, un charme. Mais c’est surtout « Heavy Cross » qui permet au groupe de gagner une première victoire : fiévreux comme les Bellrays et porté par un riff épileptique caractéristiques des piles électriques anglaises comme les Artic Monkeys. « 8th Wonder » ravive une certaine veine punk, certes plus proche de No Doubt que de Rancid, mais pas pour autant moins entraînante. Beth Ditto donne vraiment tout ce qu’il faut pour combler l’auditeur.
« Love Long Distance » fait partie de ses titres qui m’avaient lors des premières écoutes détourné de ce « Music for men ». Un poil vulgaire, rappelant les arrangements faciles de Moby, s’autorisant même des clappements de mains, ce titre avait effectivement tout pour me déplaire. Puis, peu à peu, au fil des écoutes répétées, il en ressort une force pop, quelque chose de très sexy. Il en va de même pour « Pop Goes The World ». Insupportable avec ses sonorités forcées, le titre ne tarde pourtant pas à me rappeler les meilleures compos de Radio 4. Le refrain de « Vertical Rhythm » fait son petit effet. Pour un groupe que je trouvais fade et sans saveur, il faut bien avoue que The Gossip a le sens de la composition.
Funk en diable « Men in Love » maintient le niveau d’écriture et se joue de l’auditeur via un refrain inattendu, un peu facile mais plaisant. « 2012 » est également un putain de single, ça riffe dans tous les sens, ça cherche à emporter l’adhésion quitte à la voler. Puisqu’il le faut je me laisse donc dépouiller. « Love and Let Love » est complètement année 80 mais au point où j’en suis dans l’acceptation d’un groupe qui me laisse objectivement froid mais qui fait mouche au niveau des ressentis que je ne contrôle pas, je me dis pourquoi pas. « Four Letter Word » est traversé par les démons de Depeche Mode, et je ne peux que me rendre. Au vue du nombre de styles abordé, on s’étonne que la voix de Beth arrive à maintenir une telle cohérence. « Spare me from the mold » récupère une fois de plus avec brio l’esprit des Bellrays.
Trop pensé, trop putassier, trop commercial… oui « Music For Men » n’est implicitement pas un chef d’oeuvre, mais il possède de la classe, du charme et des mélodies imparables. Ce n’est habituellement pas suffisant, mais je commence à me lasser un peu des habitudes…
Note : 7/10