La blogueuse NotSoBlonde nous donne toutes ses impressions sur la cérémonie du Prix Constantin qui se tenait lundi dernier à l’Olympia…
Lundi 17 octobre, dans l’après-midi, ça fourmillait un peu du côté des coulisses de l’Olympia. Et pour cause. Quelques heures plus tard allait débuter la cérémonie de remise du 10ème prix Constantin.Parmi les artistes sélectionnés cette année pour le prix, on avait aussi le plaisir et la surprise de cotoyer les prestigieux invités du président du jury, Gaëtan Roussel, qui allaient partager la scène avec lui ce soir là.
A l’heure annoncée de début du concert, la salle est comble et le public semble impatient. Inutile de tendre l’oreille pour réaliser que chacun y va de son pronostic, arguments plus ou moins objectifs à l’appui. Côté blogs, chacun soutient bien sûr prioritairement son poulain et c’est bien sûr Alex Beaupain que j’espère sincèrement voir récompensé.
We Were Evergreen ouvre la soirée, présenté par un Thomas VDB hirsute, simplement enveloppé d’un peignoir jouant la carte de l’ouverture de soirée inattendue. Le trio délivre sa toy pop ultra positive et énergisante sans sembler un seul instant impressionné par l’endroit ce qui, en soi, est déjà une vraie performance pour cette jeune formation dont on commence à entendre beaucoup parler (et toujours en bien, à juste titre). Comme il le fera de façon systématique pendant les changements de plateau, Thomas VDB revient ensuite pour une interview décalée qui permettra de présenter l’artiste et de l’embarquer sur des sentiers souvent très surprenants.
Gaëtan Roussel s’installe à la suite et enchaine trois de ses titres parmi lesquels « Dis moi encore que tu m’aimes » puis il est rejoint par le toujours aussi charismatique Benjamin Biolay pour reprendre « Un peu menteur » de Christophe, qui va comme un gant à ce duo élégant.A nouveau seul en scène, le président de jury interprète son tube « Help Myself » avant que Camélia Jordana ne se joigne à lui pour un morceau où elle surprend, rappant de nombreux passages et s’en sortant toujours aussi brillamment. Il semble que décidément l’artiste n’a peur de rien et que ça lui réussit bien. La température de la salle monte d’un cran.
Quelques titres plus loin, Gaëtan Roussel quitte la scène pour laisser place à un quintet époustouflant qui rend hommage à Alain Bashung en interprétant d’une façon vibrante son mythique « Vertige de l’amour ». Olivia Ruiz et Raphaël sont accompagnés de Daphné, Camille et Cali, tous trois lauréats du prix Constantin (Cali en 2004, Camille en 2005 et Daphné en 2007). Joli moment rempli d’émotion.
Vient ensuite l’entracte et la deuxième partie de soirée, au cours de laquelle chaque artiste de la sélection 2011 interprète un titre avant d’être interrogé, d’une façon qui n’appartient qu’à lui, par Thomas VDB. Côté interview je n’en révèlerai pas plus ici, préférant laisser aux curieux le plaisir de découvrir le surréalisme de certains échanges lors de la retransmission télévisée du prix le 28 octobre sur France 2 (et le 09 novembre sur France 4). Je ne résiste pas à préciser quand même que la mise en scène de l’entretien se résume au partage de deux fauteuils pliants bariolés sur l’avant de la scène. Sans chichi, comme à la maison en somme. Ou presque.
Alex Beaupain ouvre la série des artistes sélectionnés avec « Au départ », puis ce sont L (« Petite »), Bertrand Belin (« Hypernuit »), Lisa Portelli (« les chiens dorment »), Cascadeur (« Walker »), Sly Johnson (« Hey Mama »), le duo Brigitte qui surprend en apparaissant dans un tout nouveau look beaucoup moins glitter que celui qu’on connaissait bien mais toujours sexy en diable (« battez vous »), Cyril Mokaiesh (« Communiste ») qui achèvera son morceau en dégrafant rageusement sa chemise (?), Selah Sue (« Raggamuffin ») et enfin en guise de finish The shoes, qui électrisera la salle avec son redoutable « Time To Dance », qui se succèdent.
Après cette série de plateaux Gaëtan Roussel revient sur scène, en compagnie de Thomas VDB, parfait Mr Loyal décalé de la soirée qui fait preuve du plus grand sérieux à l’annonce de la lauréate du prix Constantin 2011 : Il s’agit de la belge Selah Sue qui après que tous les artistes soient revenus sur scène pour la cloture de la soirée, reprendra une dernière fois son tubesque « Raggamuffin », en guise de salut.
J’oubliais presque d’évoquer les projections vidéos qui ont ponctué la soirée, revenant sur les sélections des années précédentes : L’occasion de réaliser que le prix Constantin a toujours su cerner les talents les plus prometteurs parmi la scène musicale émergente en conservant l’éclectisme en ligne de mire, sans jamais craindre l’audace.
Bien sûr la victoire de Selah Sue a beaucoup fait jaser car s’il est une artiste dont il semble que la carrière n’avait rien à gagner vraiment ce soir là compte tenu de son succès mondial déjà acquis c’est bien elle et nombreux sont ceux (dont je fais partie) à s’être offusqués de ça.
On rappellera qu’il faut garder à l’esprit que ce choix est un choix artistique qui apparient aux membres du jury mais il est vrai qu’on imagine que la jolie mise en lumière dont bénéficie le vainqueur de ce prix aurait davantage été utile aux autres sélectionnés, vraiment talentueux eux aussi mais sans conteste moins « lancés ».
Cette victoire est une reconnaissance de plus du talent de la jeune flamande qui n’en finit décidément pas de faire parler d’elle…