À force de croiser Fred de indiemusic.fr à tous nos concerts et de le voir soutenir nos lauréats, il était temps que l’on travaille ensemble ! À un mois des 37e Rencontres Trans Musicales de Rennes, nous lui avons donc demandé de défricher pour vous la programmation jour par jour, afin d’arpenter le festival breton comme il se doit ! Au programme du jour : la sélection détaillée du mercredi 2 et du jeudi 3 décembre.
Moment fort de la fin d’année parmi les festivals français, les Trans Musicales font figure d’évènement incontournable. Une programmation saluée pour son éclectisme, ouverte aux musiques les plus expérimentales, généreuse en nouveaux talents et précurseur en tant que défricheur de tendances et de futurs grands noms. Comment ne pas évidemment penser à la formidable ascension de Jeanne Added, passée en l’espace d’un an d’un quasi-anonymat aux plus grandes scènes parisiennes, à Thylacine, devenu en aussi peu de temps un Grand de l’electronica française ou à Fuzeta, grand gagnant du Prix Ricard S.A. Live Music cette année, qui y livrait brillamment l’un de ses premiers actes sur scène ?
Parmi ce véritable vivier de groupes plein d’avenir et d’autant de découvertes, nous vous proposons une exploration non exhaustive, mais toujours argumentée, des artistes qu’il ne faudra pas manquer lors de la 37e édition des Trans Musicales de Rennes, du 2 au 6 décembre prochains.
Et on commence par les journées du mercredi 2 et jeudi 3 décembre !
MERCREDI 2 DÉCEMBRE
LOUISE ROAM
Pourquoi aller la voir ?
Complice de Saycet sur scène, Aurélie Mestre alias Louise Roam, est une incroyable artiste. Avec sa voix douce et possessive au service d’une musique étoilée et aérienne, la multi-instrumentiste parisienne nous entraîne sur son îlot poétique. Construisant et composant sa musique éthérée aux machines comme au violon, Louise Roam livre des instants d’éternité sans pareils, profus, esthètes et mélancoliques. On ne saurait trop vous recommander d’écouter son premier EP, « Raptus », parfaite illustration de sa féerie electronica parcourue d’inspirations classiques.
Où et quand ?
À l’Aire Libre, à 20h30 (également jeudi à la même heure et dimanche à 17h)
PARADIS
Pourquoi aller les voir ?
Présent du mercredi au dimanche, vous avez tout loisir de goûter au Paradis. Le duo pop électronique parisien, formé autour de deux instrumentistes : le violoniste Simon Mény et le pianiste Pierre Rousseau quittent avec Paradis leur cocon classique pour défendre une pop française puisant, et c’est là toute l’originalité, dans la minimale techno et la lounge music. Dans des ambiances suaves et délicates, parfois doucement jazzy, le duo distille avec parcimonie et élégance une musique des plus charnelles.
Où et quand ?
À l’Aire Libre, à 20h30 (également du jeudi au samedi à la même heure et dimanche à 17h)
LONDON O’CONNOR
Pourquoi aller le voir ?
Californien ayant quitté sa West Coast natale pour vivre de sa musique sous l’influence de la Grosse Pomme, London O’Connor est de ces artistes adeptes des mélanges des genres et qui s’en sortent à cet exercice avec tous les honneurs. Sur une pop aux imprégnations hip-hop et électronique, le jeune prodige américain signe une musique bricolée avec passion, totalement géniale, qui évoque autant Rhye que Shwayze. Absolument brillant, définitivement immanquable !
Où et quand ?
À l’Ubu, à 22h45
POSTAAL
Pourquoi aller les voir ?
Rencontre entre le Londonien Dennis et le Parisien Hervé, le projet Postaal viendra boucler sans pression et en rythme la soirée du mercredi. Avec ses émanations de techno minimale, le duo franco-anglais impose avec autant de soin et de précision ses rythmiques synthétiques en intraveineuse que son mariage de deux langues sur le captivant « Freedom », hymne à la liberté retrouvée. On est d’autant plus curieux de découvrir si le projet tiendra la route sur la longueur d’un set.
Où et quand ?
À l’Ubu, à 23h50
https://youtu.be/wAfZzFnvmq8
JEUDI 3 DÉCEMBRE
INÜIT
Pourquoi aller les voir ?
En deux ans, le sextette nantais INÜIT s’est bâti une solide réputation de groupe de scène captivant. Entre électro pop, indie tribal et expérimentations jazz sinon électroacoustiques, emmené par une chanteuse aimantée et ses cinq électrons dévoués aux saxophone, trombone, claviers, percussions et batterie, la formation nantaise fait souffler un vent de fraîcheur et de liberté sur la nouvelle scène indie française.
Où et quand ?
À l’Étage, à 16h00
https://youtu.be/kV9l2o5SJ_g
NICO AND THE RED SHOES
Pourquoi aller la voir ?
Comment ne pas succomber au charme de Nico and the Red Shoes ? Une voix envoûtante et gracieuse, une basse sensuelle, des mélodies accrocheuses et des singles immédiats. Qu’elle soit portée sur les sneakers ou les bottines rouges, on tape du pied et on marche main dans la main avec la chanteuse camerounaise qui a plus d’un atout (de cœur) dans son sac.
Nul doute qu’on se voit déjà danser et pris au jeu de sa new-wave électronique, qui pourrait, sans difficulté, nous emmener jusqu’au bout de la nuit.
Où et quand ?
À l’Étage, à 17h10
HECTOR BIZERK
Pourquoi aller les voir ?
La rencontre réussie et alternative entre le hip-hop et le rock : Hector Bizerk, formé initialement autour du MC Louie et de la productrice et batteuse Audrey Tait, rejoints sur scène par Fraser Sneddon à la basse et David Calder aux synthés, donne de beaux résultats. Servi par le phrasé supersonique de Louie, la formation de Glasgow débite un hip-hop (ré)actif et combatif, qui ne nous lâchera pas avant l’essoufflement.
Où et quand ?
Au Parc Expo – Hall 3, à 20h45
HER
Pourquoi aller les voir ?
Mis en lumière par le buzz suscité et mérité autour de l’astucieux clip charnel et sensuel de « Quite Like », le duo masculin Her, monté de toutes pièces par Victor Solf et Simon Carpentier, anciens musiciens de l’excellent groupe rennais The Popopopops, signe une pop racée de premier choix. Les compositions électro-pop soignées du duo, très complice, font de Her l’égérie d’une nouvelle pop française, noble et conquérante, qui ne devrait pas faire résister les sceptiques bien longtemps.
Où et quand ?
Au Parc Expo – Hall 3, à 22h00
CODE & SUPERPOZE & DREAM KOALA
Pourquoi aller les voir ?
Parfois, le terme « Rencontres » prend tout son sens lors des Trans Musicales. Pour les trois projets suivants, il s’agit d’unir, le temps d’une soirée, la pop lumineuse et sublime de Dream Koala, à l’electronica texturée de Superpoze et à l’écrin orchestral et harmonique du collectif Code.
Le tout partagé entre l’habileté d’un multi-instrumentiste, l’art délicat du beatmaking et la tentation de construire une œuvre aussi éphémère que précise, précieuse et très certainement majestueuse. Un rendez-vous inédit, à ne définitivement pas manquer !
Où et quand ?
Au Parc Expo – Hall 8, à 22h25
3SOMESISTERS
Pourquoi aller les voir ?
Ramener une pop transgenre aux Trans Musicales, il fallait oser l’association. Et celle, androgyne et polyphonique, de 3SomeSisters fascine par son élégance décalée, marquée par un féminisme aussi félin que féminin. Habillés de manière excentrique, grimés de maquillage, de boucles d’oreilles géantes et de lignes noires surlignant les traits marqués de leurs visages respectifs, les membres du quatuor parisien déploient une pop fantasmée dont les harmonies aiguës et soulignées qui pourraient bien mettre, à leur tour, le public en état de trans(e).
Où et quand ?
Au Parc Expo – Hall 3, à 23h35
