La ville de Marseille était toute prête à nous accueillir, les 25 et 26 septembre, pour la 17ème édition du festival Marsatac. Avec ses 25 degrés au compteur, est ce que l’on pouvait espérer mieux que de vivre un festival à la berlinoise, tout en restant en t-shirt toute la nuit ? Nous ne croyons pas !

Après avoir changé de lieu un bon paquet de fois, Marsatac est de retour à la Friche Belle de Mai, superbe lieu industriel, pour le moins labyrinthique. Petit tour des lieux : dans le club (un parking, à l’origine) les techniciens s’affairent encore sur les derniers préparatifs de la scène. La cartonnerie, salle gigantesque, est vide. A perte de vue, on voit du ciment, des escaliers en bétons, des hangars à ne plus savoir qu’en faire…

Et puis la nuit tombe, c’est là que l’on remarque  que le comité du festival a mis le paquet au moment de voter le budget lumière. En arrivant devant le site, on peut voir toute la friche s’illuminer. Les festivaliers arrivent doucement, et l’excitation monte.

Marsatac 2015
Crédit : boby

JOUR 1


Rone introduit ce premier jour de festival en investissant la scène de la Cartonnerie. Le public est encore clairsemé, mais chaque personne est spécialement venue pour se plonger dans ses mélodies progressives et épiques. Incroyablement doué, (pas d’a priori par rapport à sa paire de lunettes, qui brillent dans une scéno hyper sombre), Rone livre un son beau, dont les arrangements montent en puissance et éblouissent en explosant au fur et à mesure du set.

RONE
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Derrière le nom Cotton Claw se cachent quatre têtes fraiches de l’électro française. Même si les débuts sont timides, la concentration fait très rapidement place au plaisir et on les voit finir leur set avec un sourire ineffaçable aux lèvres. Le beat est irrésistible, aux portes de l’abstract hip hop et de la house. Les têtes bougent sans même y penser. Narrative Lilea brandit fièrement son pad, et tous repartent comme des princes, laissant une salle qui en redemande. On peut le dire sans trop s’avancer : pour Cotton Claw, ce n’est que le début.

COTTON CLAW
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Toute de métal, la fameuse scéno de The Hacker était née pour s’implanter à la Cartonnerie. La musique hybride techno / new wave du producteur, obscure et rugueuse, a achevé de donner au lieu ses lettres de noblesse. Les codes de la techno anglaise et allemande sont tellement maitrisés qu’on oublie souvent que ce son incroyable nous vient en fait de Grenoble.

THE HACKER
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Pas de mots pour décrire Paula Temple, qui malgré sa musique hyper barrée arrive, rien que par sa présence, à insuffler un vent de fraîcheur sur la scène du Cabaret Aléatoire. On en vient à se demander comment il est possible d’être envouté par cette musique quand même un peu violente. Il y a un contraste étonnant dans sa production, où des basses presque organiques servent de toile aux sonorités métalliques. Paula Temple continuera donc à cultiver le mystère de ce son techno rare qu’elle a totalement façonné.

La soirée se finit doucement avec la musique mystérieuse et onirique de Tale Of Us. Loin de la techno qui tabasse, il y a une intelligence indicible et beaucoup de dextérité dans le son de ce duo berlinois. House et techno fusionnent sur fond de mélodies sombres et hypnotiques.

TALE OF US
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JOUR 2


Dès le premier beat, Superpoze envoute la totalité du Cabaret Aléatoire. Son électronica ambiante et profonde a installé une atmosphère intimiste au Cabaret Aléatoire, magnifiée par une scénographie sobre – à peine quelques barres de leds.

Superpoze
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Amour inconditionnel pour Club Cheval : les quatres fantastiques de l’électro parisienne reviennent occuper le festival pour la seconde fois. Entre leurs prods perchées, les nouveaux morceaux du collectif, colorés d’influences dance et r’n’b, désarment le public et font entrer le club dans un état extatique.

Club CHeval
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On ne sait jamais comment va se passer un concert de Salut c’est Cool, si ce n’est que ça finit systématiquement n’importe comment. En forme comme toujours, le groupe montre d’emblée ses idéologies de vie en distribuant des fruits à son public, à grand renfort de pommes et de bananes, sur fond de paroles aussi édifiantes qu’éducatives.Parce que Vadim, Martin et James sont des mecs vraiment consciencieux. Ils n’ont d’ailleurs pas pu attendre la fin du live pour passer un petit coup de balai sur le plafond du club (les bénévoles les remercient).

Le live finit évidemment par « techno, toujours pareil », avec une vingtaine de personnes sur scène et un staff de sécu prêt à abdiquer.

Salut c'est Cool
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Salut C'est Cool
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Infected Mushroom clôture cette belle soirée. Les deux israéliens sont super contents d’être là. Ils sautent partout en tapant des mains devant un public tout aussi frénétique à l’écoute de cet énorme son trance et dubstep. C’est un peu comme une célébration ou une cérémonie de remerciement survoltée pour cette fin de festival, entre magie et grand n’importe quoi.

Infected Mushroom
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Ambiance
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