Chaque album de Miossec se construit en opposition avec le précédent. Après le très arrangé « Finistériens » où il avait aux côté de son ami Yann Tiersen donné une teinte dramatique à ses chansons, il est revenu l’année dernière avec « Chansons Ordinaires », un album qui se moque gentillement de ses précédents disques. De par son niveau d’écriture, on a souvent conseillé à Miossec de se rapprocher de la beauté d’un Bashung ; on aurait voulu le voir évoluer de la même façon, et ce n’est pas surprenant qu’il se soit laissé embarqué dans cette vision d’albums très travaillés et composés de chansons matures aux cordes racées et aux développements plus ambitieux.
Pourtant il faut se rendre à l’évidence, et c’est avant tout ce que cherche à prouver « Chansons Ordinaires », Christophe Miossec reste un petit rocker rageux qui ne veux pas prendre sa musique au sérieux. Ecrire des chansons qui trouveront leur place dans le patrimoine musical français, il s’en fiche bien. Alors il a dégoté trois gamins qui en voulaient (les rennais Sébastien Buffet, David Euverte et Thomas Poli) et il a craché ses morceaux.
Du coup on dirait qu’il a regagné en envie, comme si l’énergie de ses nouveaux collègues l’irriguait.
Probablement un des meilleurs moments pour le voir en concert (surtout s’il est précédé par Joseph d’Anvers).