La Team Ricard S.A Live Music se dirige vers le Parc Expo pour son dernier soir aux Transmusicales de Rennes, après une édition déjà pleine de découvertes, il nous reste à profiter de la soirée la plus fournie en terme de programmation !


21H35 – TUMI MOGOROSI


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Quand nous entrons dans le Hall 8, Tumi Mogorosi est déjà en transe sur sa batterie. Les quatre chanteurs lyriques qui l’accompagnent magnifient les variations et les épopées rythmiques du sud africain. La formation évolue sur scène, certains musiciens quittent le plateau, d’autres reviennent, tout se joue en fonction des titres mais la sensation d’intimité perdure pour porter cette musique incantatoire qui vient des tripes. Les vidéos illustrent le show avec des moments de vie décalés (voiture, métro, rue). Ah, si seulement nous pouvions attendre le bus en inventant ce genre de mélodies dans nos têtes…


21H50 – DEN SORTE SKOLE


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Superbe scénographie en zapping pour accompagner le « Tour du monde en bien plus de 80 samples » que nous proposent les deux danois de Den Sorte Skole. Le son a autant de relief que l’image dans ce set hypnotique. Les voix apparaissent et disparaissent comme des fantômes, ici une flûte moyenne orientale qui devient une sirène inquiétante, puis la voix de Brigitte Fontaine qui nous fait tranquillement tourner autour de la lune sur une rythmique tribale. Puis on bascule dans un trip indus, illustré par une version 2.0 des Temps Modernes suivi d’une variation robotique et de son Tetris géant et coloré. Si vous vous laissez porter, vous pourriez partir plus loin que prévu.


22H35 – THE RINGO JETS


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Malheureusement nous arrivons après l’entrée sur scène des Turcs de The Ringo Jets. Nous ratons la première chanson mais heureusement nous assistons au premier titre chanté par la batteuse. Si les trois d’Istanbul ne révolutionnent pas le genre, leur rock, plus qu’efficace, va du blues jusqu’à AC DC. Et même parfois on se dit que la musique n’est qu’un immense cycle qui se mord la queue et que le grunge est de retour. Il y a la force et les structures des groupes de Seattle des années 90 mais aussi l’influence de ceux qui ont brillé depuis, les White Stripes et les Black Keys et visiblement leur musique a franchi le détroit du Bosphore.


23H15 – VAUDOU GAME


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A notre arrivée dans le Hall 8 la troupe de Vaudou Game envoûte déjà le public depuis une bonne trentaine de minutes. C’est peu dire que l’ambiance est festive. D’autant que le leader se lance dans des pas de danse endiablés sur un solo de batterie, entouré de tous ses musiciens qui ont délaissé provisoirement leurs instruments et qui, peu farouches, se lancent eux aussi dans des déhanchés bouillants. Puis la funk métissée reprend ses droits. Rien de mieux pour défier les lois de l’apesanteur avec son derrière que de suivre l’énergie, le groove et les mélodies de ce groupe. Pas de regrets, après une semaine à chantonner leur chanson « pas contente » en toutes circonstances, on se dit que ce n’était pas vain, que cette connaissance du terrain nous a permis de donner le meilleur de nous-même sur le plan chorégraphique.


00H10 – JAMBINAI


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Nous l’avons dit et redit, les Rencontres Transmusicales sont une des rares occasions de pouvoir voir un concert de fusion entre le métal, le rock progressif et des instruments traditionnels sud-coréens. Aux explosions bruitistes succèdent des moments d’accalmie et de douceur pendant lesquels la guitare en arpèges est nappée par des sonorités inconnues mais qui rappellent parfois un harmonica, parfois une trompette en sourdine. Finalement c’est dans les plans de métaleux que l’originalité du son se fait plus évidente, que les vibrations surprennent. Les coups de poing font place aux caresses. « J’ai l’impression d’être chez mon sophrologue » entend-on. Si c’est le cas, attention c’est un sophrologue coquin et un brin vicieux.


01H00 – LIZZO


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Disons-le sans détour, la demoiselle n’a pas besoin de fioritures pour briller. Seule en scène mais tout de même accompagnée de sa DJ, Lizzo a largement assez de charisme pour emporter l’adhésion du public sans aide. Entre Missy Elliot et Mary J Blige, la jeune femme joue sur ses points forts : la vitesse de son débit et la puissance de sa voix quand elle part dans des envolées mélodiques. L’ensemble manque parfois d’un peu de finesse mais si vous aimez shaker votre booty en toutes occasions, vous ne serez pas déçu.


01H20 – ISLAM CHIPSY


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Comment résister à l’envie d’aller découvrir l’électro chââbi d’Islam Chipsy. Un homme et son clavier contre deux batteurs remontés à bloc. En live les sons paraissent moins agressifs que dans les vidéos disponibles sur internet. Du coup, avec une scénographie et du volume, la chose s’affine et le groove ressort. Par moments les lignes mélodiques et les répétitions peuvent devenir crispantes mais le dosage est bon et jamais le groupe ne tombe dans l’excès. Evidemment, il y a aussi la couleur, la touche du Moyen-Orient et on s’imagine dans les rues du Caire. Islam Chipsy pourrait signer la BO d’une nuit de folie.


01H45 – TWO MANY ZOOZ


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C’est un sacré premier séjour en France pour le trio new-yorkais remarqué il y a quelques mois grâce à une vidéo dans les couloirs de la station Union Square. C’est peu dire que depuis leur arrivée les trois garçons n’ont pas chaumé. Depuis la descente du train où ils nous attendaient en gare de Rennes jusqu’au Hall 8 plein qui leur réserve un accueil enthousiaste. Les garçons sont à l’aise dans la rue, ils l’ont prouvé ces derniers jours. Après avoir enchaîné les sessions radio, les interviews et les happening, ils arrivent plus que chauds sur scène. Moins démonstratifs que pour leurs spectacles en plein air, le set gagne en précision et l’énergie est décuplée. Reste à franchir l’étape du disque, pas évident avec un son si radical.


01H45 – MONEY FOR ROPE


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Décidément les groupes à deux batteurs ont la côte cette année aux Trans. Après les épatants Puts Marie, les australiens de Money for Rope résuscitent Jim Morrison. Le rock est rageur et puissant, la voix dans le mimétisme. En vérité on ne peut pas dire grand-chose quand un concert de rock se passe comme ça, tous les codes sont là, tous les musiciens jouent juste dans le registre. Mon voisin de gauche s’énerve « c’est un cover band ». Ceux que l’influence évidente ne choquera pas seront forcément emballés, les autres auront quitté la salle depuis longtemps et tout le monde est content.


03H30 – THE HACKER


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Bizarrement, on circule sans problème dans le Hall 9 à quelques minutes du début du show, pas d’affiches « complet » comme hier pour Rone, on pouvait attendre et même espérer une plus forte affluence. Après une longue intro les choses sérieuses arrivent mais le public ne s’emballe pas, il reste attentif. Le producteur lui ne semble pas pressé, il entame un long processus de séduction. La scénographie est simple mais parfois un peu aveuglante. Nous resterions volontiers assister à la parade si nous pouvions résister à l’envie de profiter d’un dernier tour des halls pour voir Clap Clap, Le Zooo, Fumaça Preta et bien d’autres mais ça nous vous en parlerons une autre fois…