Terminée la saison du sable fin à la Plage de Glazart et bonjour chemises à carreaux et bonnets pour mes retrouvailles avec la team Ricard SA Live Music. Comme l’an dernier, nous sommes à la Grande Halle de la Villette pour la 4ème édition de Pitchfork Music Festival Paris. Assez rare pour le mentionner, je n’avais vu aucun des groupes qui ouvraient cette première journée.
OUGHT
Embarqués sur une tournée de trois mois, les américains de OUGHT retrouvent l’Europe après leur passage remarqué à la Route du Rock. Pendant une demi heure, le groupe post-punk basé à Montréal a présenté des titres de son premier album et de l’EP « Once More with Feeling… ». Un titre qui résume parfaitement l’excitation autour de leur performance : une multitude d’états et de sentiments, un coeur arraché directement de la poitrine que l’on piétine avec froideur puis que l’on réanime avec tout autant d’attention. « It’s time to dance, people » lance Tim Beeler.
Photo : Ought par Sarah Bastin
NOTWIST
Le public ne s’est pas trompé et s’est déplacé en masse pour écouter les allemands de NOTWIST, pointure du rock indé qui se faisait rare en concert depuis des années. La Grande Halle de la Villette est donc venue soutenir un talent précieux et assister à la plus belle prestation de cette première soirée. Le set se construit tout de suite sur de longues envolées issues de leur opus précédent, « The Devil, You + Me ». Le charme opère au son de la voix de Markus Acher, puis on se nourrit de leur énergie sur scène (« Kong »). A l’image de « Close to the Glass », leur album sorti en début d’année chez Subpop Records, NOTWIST livre un concert organique (ne serait-ce que pour tous ces instruments !) et électronique, parfois cérébral mais réellement envoûtant.
Photo : Notwist par Sarah Bastin
MOGWAI
C’est certain, MOGWAI est grand. Par son talent, sa carrière, l’ambiance de ses concerts. Mais MOGWAI a joué surtout très très très fort hier. Pendant une heure, le groupe écossais a distillé son post-rock à des kilomètres à la ronde (j’imagine !) à coups de guitares saturées et variations de ligne de basses, de titres devenus classiques à des compositions plus récentes. Etait-ce bien ? Oui ! Super ? Peut-être pas. Jouer « Mogwai Fear Satan » en milieu de set pendant plus de 10 minutes fut culotté et inespéré pour les fans, tandis que d’autres peuvent regretter que ce même titre fut la seule explosion d’un concert monté crescendo puis decrescendo. Allez, c’était ma première fois donc c’était quand même bien !
Photo : Mogwai par Sarah Bastin
JAMES BLAKE
De Mogwai à James Blake, nous sommes passés par la fine electro de JON HOPKINS qui aurait dû nous conduire tout droit aux aftershows au Trabendo mais qui laissa à James Blake cette lourde tâche de clôturer la première journée. Comme sur disque, je m’attendais à quitte ou double. Je raffole de l’esthétique et des singles de ces deux premiers albums mais je n’arrive jamais à continuer la passion. Devant, sur les dix premiers rangs, des centaines de filles sont prêtes à chavirer.
Photo : James Blake par Sarah Bastin
Et elles ont raison. Après une longue introduction instrumentale, la voix de James Blake vient faire vibrer la Grande Halle. Lui aux synthés, accompagné d’un guitariste et d’un batteur, il réarrange et expérimente pour la scène. Comme toujours, je n’aime pas l’absence de performance sur scène mais au milieu de la foule, sa reprise de « Limit to your love » (Feist) et « Retrograde » font encore et toujours vivre quelques papillons au milieu du ventre.