Déjà le dernier jour de cette folle semaine passée sur la Place de la République avec Oui FM et la Mairie du 3ème. Soirée de clôture en apothéose pour la team Ricard S.A Live Music puisque nous avions le plaisir de présenter nos lauréats Colours In the Street sur cette belle et grande scène. Nous laissons le clavier à Rod pour vous raconter tout ça, et on file aux Francofolies !
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Mirabilis. Après des mois et des mois de pluie, de froid, de grisaille, le festival Soirs d’Eté n’aura vu durant sa courte existence que l’ombre lointaine de quelques timides et sporadiques cumulus perdus dans le ciel bleu azur. 5 jours de soleil, de chaleur, de sourires, de joie, d’amour, de bonheur. Une programmation cohérente, variée, intéressante. Et ce dernier jour ne démentira pas ce qui a été écrit. Un dernier jour sans faute.
COLOURS IN THE STREET
Chez Ricard S.A. Live Music ils sont nos chouchous depuis un bail. L’historique a été détaillé en long, en large et en travers via ce blog, je te laisse donc la peine de rechercher (oh, y a des mots clés en bas de ce texte que si tu cliques dessus, bah tu auras tous les billets concernant le groupe !). From Niort, le quator des Colours In The Street ont, comme à leur habitude, réussi à se mettre dans la poche un public totalement néophyte à leur jeune discographie. La recette est bien dosée, et fonctionne à chaque fois. Le niveau du combo a clairement progressé, les chants polyphoniques sont désormais justes et calés, la setlist est une véritable boucherie ne laissant aucunement le temps de souffler, on regrettera juste que leur meilleur titre – un tube monstrueux nommé West Fields – ait été zappé, faute d’un timing un peu trop serré. Malgré leur jeune âge, leur vision de la musique est clairement très pro, le perfectionniste pointant le bout de son nez à chaque mesure. On ne peut que leur souhaiter de continuer dans cette voie. En tout cas ici, on y croit dur comme fer.
RACHID TAHA
A l’instar de certaines légendes urbaines infondées (quoique) sur Peter Doherty (viendra-t-il à son propre concert ?), Rachid Taha a une réputation qui le précède. Eh bien voilà, taisons-nous tous en ce jour ensoleillé : Rachid Taha apparaît comme clairement dans une forme olympique. Le mec possède une aura aussi fascinante que démoniaque (gueule d’acteur de méchant, tu sais un peu comme Tcheky Karyo), et l’on aurait mieux fait de l’embaucher pour le prochain X-Men plutôt qu’Omar Sy (!!!). Alors forcément, avec un tel personnage sorti d’un film avec Al Pacino, on a du mal à regarder autre chose que lui. Aussi bien les autres musiciens, que le public.
Musicalement, ça envoie du lourd. Je ne sais pas si tu connais Orange Blossom, mais son répertoire m’a fait penser à ce groupe : une note fondamentale jouée inlassablement durant 4 minutes, offrant à l’atmosphère gravité accrue, une pesanteur conséquente ; des rythmes groovy, percussifs, des chants gutturaux, écorchés, braillés, vomis … une ambiance quasi shamanique, hypnotique, terrifiante. On est loin du festif de ses premières amours (plus raï), ici on est dans un registre world music next generation, avec des guitares crachant des sons distordus, une basse omniprésente, le tout magnifié par un jeu de mandoline 12 cordes du plus bel effet.
Malgré des problèmes de retour qui vont un peu ruiner ses 20 premières minutes, Rachid Taha s’offre totalement, sans retenue, avec classe. Au point d’avoir un rappel. En backstage, on s’arrache une photo volée au smartphone. Pour ma part, je n’ai pas osé m’approcher. Jamais eu autant peur d’un mec. Il n’a pas l’air méchant hein, juste son aura, terrifiante et fascinante (référence imagée : Neferupito dans HxH)
EIFFEL
Forcément, la conjoncture était parfaite : dernier groupe programmé du festival, public chauffé à blanc avec Colours In The Street et Rachid Taha, balancer direct « Place de Mon Coeur » histoire de mettre le feu d’emblée … ouais, trop facile, tout a explosé direct. Sur scène, ça saute – voire vole – dans tous les sens. De l’autre côté des barrières, ça slamme, ça hurle. Le choc des mots, le choc des cris. Eiffel, tout comme Luke, ont longtemps été malmenés par la presse quant à leur affiliation directe avec feu Noir Désir. On peut considérer en effet, qu’au début, les ressemblances étaient plutôt frappantes. Mais cela fait une paire d’albums, et particulièrement avec le dernier en date, qu’Eiffel s’est affranchi du groupe rock culte des années 90, pour trouver ses propres sonorités. Et hier, les pendules étaient remises clairement à l’heure : Eiffel sonne comme personne d’autre, l’énergie sur scène est démentielle, les compositions sont juste abominablement jouissives de puissance. Et ces textes si bien ficelés. Romain, au firmament de son charisme, est un meneur né, un conquérant rock comme il n’en existe plus. Il n’est pas un dinosaure, il est un peu comme l’archéoptéryx, l’un des premiers dinosaures à s’être transformé en presqu’oiseau pour évoluer différemment, pour s’adapter, pour découvrir de nouveaux horizons. Le concert fut bien trop court, trop de bons titres, un public au taquet. Le festival se termine avec un sans-faute.
5 jours qui sont passés finalement trop vite. On est forcément content pour nos petits protégés Colours In The Street, mais quel pied d’avoir pu voir Biffy Clyro, Deportivo, Rachid Taha, The Popopopops, NNBS, Eiffel dans de telles conditions (météo, organisation cool côté backstage, quelques photographes sympas – si si -, public vraiment fou, « pour des parisiens » (haha)). A l’année prochaine, OUI FM !
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