Pour son édition 2014, Ricard S.A Live Music s’associe au festival Le Weekend des Curiosités organisé à Toulouse par la mythique salle de concert le Bikini. Pour l’occasion, nous avons confié notre blog à l’équipe du webzine Bring Your Jack, véritables activistes de la scène indé et électronique basés à Toulouse. Après 2 jours de préchauffe au Bikini, les choses sérieuses ont commencé pour le festival lors de la nuit du samedi 24 mai. Récit:
C’est le troisième jour du Weekend des Curiosités qui fête cette année ses 4ans. Situé sur un site atypique, le port de Ramonville, au bord du canal du midi, c’est un festival à taille humaine, proposant une programmation éclectique – mélange de têtes d’affiche venues des US et UK, de jeunes groupes, et cette année beaucoup de formations toulousaines.
Principal changement pour 2014, une nouvelle scène: la scène Ricard S.A Live Music. La scène Curiosités, toujours gratuite, est quant à elle déplacée quelques mètres plus loin, sur une péniche, et les scènes Ricard S.A Live et du Port jouent en «ping pong» toute la soirée.
Il fait chaud en cette fin d’après-midi, le public arrive en masse, la bonne humeur est palpable dans le ciel bleu de Toulouse … On vous raconte.
ProleteR, duo toulousain, ouvrent les portes du port avec leurs remixes hip-hop jazzy. Ambiance parfaite, et comme décor un soleil couchant qui annonce l’atmosphère décontractée et début de vacances du festival. BigFlo & Oli rejoignent même la partie le temps d’un titre. Les nouvelles coqueluches de la scène rap toulousaine n’en ont pas eu assez lors de la précédente édition, et accompagnent ProleteR sur cette scène Ricard S.A Live histoire d’introduire définitivement les hostilités du festival !
Crédit: Gigsonlive
Originaire de Caen le beatmakeur de 22 ans FAKEAR a la lourde tâche d’inaugurer la grande Scène du Port cette année. Dès les premières notes beaucoup de monde se masse sur l’esplanade, le voyage peut commencer. Ses machines penchées vers le public il enchaîne les morceaux tirés de ses deux EPs Moring In Japan (Juin 2013) et Dark Lands (Déc. 2013), quelques inédits et fait monter sur scène la chanteuse O’Kobbo qui interprétera deux titres avec lui.
Fakear est à l’aise, fait preuve d’une très bonne présence scénique, et se donne à fond pour recréer ses morceaux sur ses 2 pads et sa batterie électronique, à l’aide de samples et vocaux venus du monde entier. Il nous livre un live prenant & sincère. La soirée commence plutôt bien !
Place au surexcités MURKAGE qui annoncent le ton avec une entrée sur un medley ou résonne TNGHT – Higher Ground sur la scène Ricard S.A Live. Les 3 MCs, le batteur et le DJ sont hyper communicatifs, ne perdent pas de temps et délivrent avec une bonne dose d’énergie une heure de live sacrément puissant, beaucoup de festivaliers sont rapidement conquis et se pressent au milieu de la foule.
Parachuté au sommet de la nouvelle scène électronique Française en après le carton mondial de son morceau Nightcall (prod. Daft Punk)et après plusieurs années de DJ Sets à l’exécution parfois douteuse, Kavinsky s’attaque en 2014 à la formule LIVE. Ce Live «avec pleins de jeux de lumières bleus et rouges etc..» il nous en parle depuis 2010.
Quatre ans après, les lumières bleus et rouges sont là, quelques éléments visuels rappelant l’univers du personnage sont projetés sur 2 écrans, des lunettes rouges, mais c’est tout. Avec une esthétique bien particulière, sa passion pour les sports cars et les 80s, on aurait aimé voir quelque chose de plus poussé à ce niveau-là. Concernant le son, ça s’enchaine rapidement, quelques exclusivités, beaucoup de morceaux tirés de son album Outrun, le classique Testarossa Autodrive résonne sur le port, effet garanti. Tout ça me rappelle surtout le niveau d’efficacité des productions de ce cher SebastiAn (producteur d’Outrun).
La nuit tombe et plongé dans la fumée, il termine – en belle synchronisation avec la nuit qui tombe – sur son fameux Nightcall, la foule est plus que conquise, Kavinsky quitte la scène, remonte, va faire un tour dans le public, assure le show.
Biga Ranx enchaîne. Caution reggae du jour, la formule chanteur entourée par deux chanteuses soul ne nous séduit pas. Les slogans poussés à tout bout de champ offrent une image un peu réductrice du reggae, qui suffit cependant à continuer à faire danser les festivaliers jusqu’au prochain live.
Pour leur première fois à Toulouse je pense que les I AM LEGION se souviendront de leur passage au Weekend des Curiosités. Composé du trio Hollandais Noisia et des Anglais Foreign Beggars, leur premier album est sorti en octobre dernier et pas de doute, il est taillé pour ce genre de scène. Très vite les deux MCs Orifice Vulgatron – veste Bromance Japan sur le dos – et Metropolis prennent leurs repères, leur flow tranchant s’accorde parfaitement bien avec les beats percutants et cette décharge de basses. Pas toujours subtil, ce live met cependant une sacré claque à l’esplanade du Port. Au final, une bonne surprise !
C’est l’heure du dernier concert en plein air pour cette journée, The Glitch Mob sur la scène Ricard S.A Live Music, la grosse machine américaine, ici en quasi exclu au Festival des Curiosités.
Découvert avec leur premier album Drink The Sea (2010) au son métallique hyper clair, mêlant agressivité, mélodies d’une certaine beauté et au final une atmosphère plutôt unique, j’attendais leur live avec une certaine excitation.
Mais c’était sans compter leur tout récent album, Love Death Immortality, qu’ils défendaient ce soir sur scène. Malgré quelques bonnes idées, ce live mélange grosses montées EDM, kicks bien gras, paroles féminines et voix robotiques, un cocktail plutôt facile et relativement répandu. Les morceaux du premier album font cependant toujours plaisir à entendre, bien que certains se retrouvent noyés au milieu de l’ensemble… Malheureusement la déception de la soirée pour moi.
Direction le Bikini pour voir les français Alesia chauffer très correctement la salle. Signé chez OWSLA, le label de Skrillex, le duo tape fort entre leurs productions techno bien noires et quelques tracks made in Bromance & Marble, la salle se remplit très vite et la deuxième partie de soirée se présente bien, dans un Bikini affichant complet.
La nuit bat son plein, la fatigue prend le dessus, il est temps de rentrer. Direction les navettes – où s’élèvent les chansons de circonstances à l’égard du pauvre chauffeur, des débats politiques pré-européennes et autres réjouissances – on descend, on saute dans un taxi et on vous dit « à demain » !