Que fallait-il retenir des Rencontres Transmusicales cette année ? Oui, les Trans’ étaient de retour du 30 novembre au 4 décembre 2016 à Rennes avec une affiche à l’artwork assez évocateur (coucou les pingouins, le Groenland et le mois de décembre) et surtout un bouillonnement musical dans toute une ville et une (très) belle programmation. Forcément on y était avec l’odieux Boby notre photographe et on en a retenu pas mal d’histoires et de jolies choses.

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Photo : boby

LA VOIX CASSÉE DE FISHBACH


Dans la route pour le festival on entend à la radio Flora Fischbach (qui a enlevé le « c » à son nom d’artiste comme un certain Alain Baschung qu’elle aime bien) annoncer son concert du soir dans le cadre d’une création originale conçue pour les Trans’. Fishbach s’est cassée la voix et pas qu’un peu, à force de jours de travail intenses avant sa performance. Les doutes commencent à s’effacer avec l’introduction lugubre et théâtralisée de l’artiste entourée de son crew (spécialement dépêché pour l’occasion). La ligne de basse de « Ma Voix Lactée » met rapidement tout le monde dedans. Agaçante pour certains, la petite monstresse de Charleville-Mézières (aka la ville de Rimbaud et de l’industrie métallurgique) est décidément habitée. Tour à tour dansante, inquiétante, seule ou accompagnée, en communion avec le sol, dans un autre monde, Fishbach nous envoie plein d’images et c’est très classe.

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Fishbach / Photo : boby

CROISER NOTRE LAURÉAT DANS UN CLUB DE BRIDGE POUR SEXAGÉNAIRES


Qui dit rencontres transmusicales dit rencontres insolites, mais on n’aurait pas vraiment parié sur celle là. Il y a des artistes qui s’échauffent en faisant des gammes, du sport, du yoga mais notre lauréat 2016 du Prix Ricard S.A Live Music I Am Stramgram est lui passé par le club de bridge du coin avant son concert rennais au Dejazey (pour se mettre en condition, forcément). D’après ses nouveaux potes il a encore des progrès à faire en bridge, mais apparemment ça a marché puisque I Am Stramgram a retourné le Dejazey et ses dix personnes au mètre carré.

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I Am Stramgram / Photo : boby

LES CHEVEUX BLONDS PEROXYDÉS DE ROUGE GORGE


Pour Boby notre photographe, Rouge Gorge c’est « un peu un mélange entre Salut C’est Cool et La Femme ». Plutôt circonspects face à l’univers de Robin Poligné dans un premiers temps, le garçon et sa voix singulière (un peu de Etienne Daho chez lui) nous fait pourtant progressivement rentrer dans son monde au fil d’un set plein de claviers et de boites à rythme. Le multi-instrumentiste rennais présente une pop absurde ­à la Jacno, avec des clins d’œils aux plages de Bretagne, de l’humour froid, poussant les limites du genre avec un mélange d’élégance et de fragilité et un vrai coté ovni (la chemise d’extraterrestre et la teinture blonde ne sont pas innocents dans cette histoire).

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Rouge Gorge / Photo : boby

LE PUBLIC ET LES NOMS DE GROUPE WTF


Les nancéiens de Ma Beat! avaient mis le paquet sur le teasing de leur concert du jeudi soir au Parc Expo. Des émissaires se baladaient sur le site du festival pendant la soirée en distribuant des autocollants intégrant jeux de mots sur le nom du groupe (qui, pour info, en est un lui aussi) et donnant rendez-vous dans le Hall 8. Alors forcément le public des Trans’ séduit a joué le jeu et s’est rendu au concert avec des punchlines bricolées pour l’occasion et chantées à tue tête. Ce qu’on peut vous dire, c’est que ça valait bien le coup de rester jusqu’au bout du festival pour voir le face à face entre les blagues paillardes du public et le mélange électronica/post-rock du trio.

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Photo : boby

LE PLUS GROS MALAISE


Et le plus gros malaise des Transmusicales a eu lieu vendredi après-midi dans un restaurant rennais. Pour le meilleur de la crêperie rennaise, nous avons choisi la Crêperie Sainte-Anne of course. Pour le moins fameux, dans un établissement que nous ne citerons pas, une serveuse s’est évanouie en plein service devant notre cher Boby (charmée par la barbe surement). Alors forcément notre héros du jour a sauvé la belle par une jolie intervention en mode PLS. Le plus gros malaise des Trans’ 2016, ce n’était donc pas sur scène.


LA SCÉNOGRAPHIE #FUTUR DE MØME


Road-trip et sessions de surf en Australie pour faire murir des titres qui ont cassé YouTube cet été, c’est la recette du gendre idéal alias Møme. Le nicois fait headbanger tout le monde depuis un petit moment et ça ne semble pas pas parti pour s’arrêter. On croise aux Trans’ des amateurs exigeants de la scène punk garage underground qui se bousculent contre toute attente pour aller voir Møme, parce que comme ils nous le disent ce qu’il fait « ça marche tout simplement ». Tour à tour derrière ses machines, guitar hero ou cascadeur pendant son set, il parait que la scénographie et les jeux de lumières du héros du jour auraient été bossées par la NASA (ou presque).

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Møme / Photo : boby

LES CHANSONS D’AMOUR DE LYSISTRATA


On a appris que Lysistrata c’était une comédie grecque antique d’Aristophane mais pour nous à partir de samedi (et depuis quelques temps en fait) ce sera le trio franco-anglais de La Rochelle qui a mis une petite claque aux Transmusicales en plein milieu d’une après midi qui n’en demandait pas tant. Pas de fioritures et une scénographie pourtant bien classe, Lysistrata se ballade entre math-rock, noise et post-rock avec des airs de Refused et Battles. L’anglais des trois, c’est le batteur, qui d’ailleurs nous annonce que le prochain titre sera une « chanson d’amour ». On découvre vite que la puissance instrumentale supersonique, c’est l’amour made in Lysistrata. L’émotion est vraiment palpable pour le trio à la fin du set, qui garde pourtant toute sa force, et à vrai dire ça nous a aussi bien secoués.

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Lysistrata / Photo : boby

LE MEILLEUR MOYEN DE S’ENVOYER EN L’AIR


C’est parfois bien de faire une pause entre deux concerts. Dans la team on aime la musique mais on aime bien les parcs d’attractions aussi, surtout quand ils nous permettent d’avoir une vue imprenable sur la reine du weekend : Rennes. Pour tout vous avouer, on avait d’abord pensé faire un selfie sur le Space Mountain de la fête foraine du coin, mais après avoir zieuté l’engin et les visages terrifiés des gens dans la nacelle, on s’est rabattus sur la grande roue #troisièmeâge juste à coté.

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Photo : boby

LE GIRL BAND ISLANDAIS AU NOM DE GROUPE IMPRONONÇABLE (ET QUI DÉCHIRE)


Elles s’appellent « Reykjavíkurdætur » et on a réussi à twitter leur nom à 3h du matin en mode fierté. Le collectif islandais regroupe une vingtaine de rappeuses féministes et s’est lancé à l’origine à partir d’un événement Facebook. Dans le Hall 8 du Parc Expo, c’est un peu la folie lorsqu’elles arrivent avec leurs bodies noirs et bas résilles. Il parait que leurs morceaux évoquent la condition féminine, mais on n’a pas forcément tout compris aux lyrics en islandais. Par contre, avec leur allure et leur flow bien sentis sur beats électroniques, ce fut une nouvelle rencontre du troisième type. On commence à en avoir l’habitude sur les Transmusicales (et on aime ca) !

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Reykjavíkurdætur / Photo : boby

LE MEILLEUR CONCERT QUE L’ON A RATÉ (MAIS PAS BOBY)


La fête aux Transmusicales, elle est présente un peu partout et même à l’espace pro avec la fanfare The Lucky Chops qui débarque samedi soir à 2h du mat’ pour mettre l’ambiance. C’est alors que l’on rencontre la super bande de Metro Verlaine, que nous avions raté la veille pour cause de planning démentiel et dont Boby nous a fait de très bons retours : la synthèse entre un post-punk amoureux de Manchester (et d’Eric Cantona apparemment) et une certaine idée du rock’n’roll à la française a bien fait mouche aux Transmusicales. Avec leur nom très cool (coucou Television), leur univers littéraire et cinématographique, et leurs projets, le quatuor normand est clairement l’un des groupes à suivre du moment.

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Metro Verlaine / Photo : boby

Dernier tour de piste et gobage de marshmallows brulés sur le site du festival pour la team, tout le monde s’enfonce dans le brouillard breton, on n’est plus très flamboyants mais on a l’esprit rempli de nouveaux sons, d’images et d’idées.

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Photo : boby
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Photo : boby
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Photo : boby