Je ne sais plus si nous avions déjà eu l’occasion de parler de Prince Miiaou, le projet de la jeune française Maud-Elisa Mandeau. Il y a eu « Safety First », un second album auto-produit (jamais écouté le premier « Nécessité microscopique »), plein de jolies imperfections qui le rendaient bancal mais honnête, puis plus tôt cette année le plus formel « Fill The Blank With Your Own Emptiness » qui, s’il conservait cette sincérité, semblait avoir du mal à trouver son positionnement en matière de production.
Depuis j’en suis un peu resté là avec le Prince Miiaou. De la même manière qu’elle a choisi un patronyme masculin pour cacher sa tendresse, elle fait appel à une production qui ne met pas suffisamment les compositions en valeur. Alors que ses influences sont clairement à chercher du côté de Pj Harvey et de l’indie-rock canadien, ses mélodies ont parfois du mal à s’épanouir, comme si les structures complexes (l’influence de son ancien groupe de Post Rock) les coupaient trop souvent dans leur élan (alors que c’est pourtant justement ce que l’on recherche habituellement).
Au final, le Prince Miiaou m’apparait toujours plus comme un contemporain de The Do, au talent confirmé, mais à l’exploitation encore mal dosé. Néanmoins, le fait que la jeune femme semble bien maitriser sa destinée et que l’on sente l’intégrité derrière ses titres permet de la rapprocher d’une version plus nerveuse de Camille.
Cette reprise de « Tous les garçons et les filles » de Françoise Hardy, dont elle a, elle-même, réalisé la vidéo, montre combien le recours au français pourrait être une opportunité pour celle qui préfère souvent l’anglais de peur de tomber dans les clichés de la folkeuse française mélancolique.
Le Prince Miiaou cover tous les garçons et les… par leprincemiiaou