Bref rappel : La Team est partie 4 jours en Bretagne pour défricher la programmation de La Route du Rock. Après une ouverture sans faute à la Nouvelle Vague jeudi soir, voici venu le temps de se rendre au Fort Saint-Père pour attaquer le gras du festival.

Tandis que la queue AU cashless se fait interminable, on entend au loin défiler le set de Psychic Ills. Déjà vus au Paris International Festival of Psychedelic Music récemment, on connait déjà cette jolie ritournelle. Loin de la course aux fioritures, la simplicité de ce set sonne le départ d’un line-up déliceux.

Psychic Ills / Photo : Rod Maurice
Psychic Ills / Photo : Rod Maurice

Non, vraiment, ce second jour s’annonce sous le meilleures hospices : Kevin Morby embaume la scène du Fort de son songwriting poétique. Verve Dylan, plume Cohen. On redécouvre le très exaltant Harlem River et son jeu de guitares en écho, le déjà connu All of My Life, ballade nostalgique aux accords flirtants, jumelle mélodique d’un Chevy Express signé Deer Tick. La seconde partie du set est un peu plus soutenue et nous permet de découvrir une fois de plus le potentiel du dernièrement sorti album Singing Saw.

Kevin Morby / Photo : Rod Maurice
Kevin Morby / Photo : Rod Maurice

On sait à quoi s’attendre pour un concert de Belle & Sebastian, et c’est tant mieux : une fois de plus, comment résister à l’envie de chantonner sur les titres de la joyeuse bande Écossaise. Juste avant l’arrivée de Party Line, – chaînon manquant entre un bon tube disco et ton morceau préféré de Hot Chip, Murdoch lâche sans avertir une remarque un peu taquine: « on est toujours en Europe et on ne la quittera jamais ». Bim. S’ensuivent de purs moments de superbe avec The Stars of Track and Field, Girls In Peacetime Want to Dance, surprise du dernier album, quand surgit Sukie in The Graveyard, entraînante fable blues sudiste sur rythmique d’orgue Hammond. Une fois n’est pas coutume, le groupe invite un à un les festivaliers à monter sur scène, pour enchaîner avec une Party dansante sur The Boy With the Arab Strap et quelques paroles improvisées.

Belle & Sebastian / Photo : Rod Maurice
Belle & Sebastian / Photo : Rod Maurice

Burger plein de promesses, t-shirt plein de cheddar. A peine le temps de manger, il est déjà temps de se presser pour Hælos. Aux premières notes, un trip-hop épique le son profond des voix à l’unisson, des phases rythmiques rapides avec une inspiration Massive Attack / Unfinished Sympathy. Oui, mais : il y a cette petite impression de déjà-vu, et le rapprochement avec les recettes vocales de Jungle devient vite très évident. Finalement, le  groupe réussit à instaurer une chouette ambiance.

Hælos / Photo : Rod Maurice
Hælos / Photo : Rod Maurice

Supergroupe composé de membres de premier choix, parmi lesquel-le-s Rachel Goswell, voix velours de Slowdive, Stuart Brainwaithe de Mogwaï, Minor Victories entretient la curiosité. C’est très certainement le concert le plus attendu de ce vendredi. Malheureusement, minuit passé, ce joli set sonne davantage comme une berceuse et nous ne parviendrons pas à nous y plonger corps et âme.

Minor Victories / Photo : Rod Maurice
Minor Victories / Photo : Rod Maurice

Qui viendra donc nous donner un coup de fouet ? Le set hypnotique et sans faute de Pantha Du Prince fait l’effet d’un éveil tonique sur les festivaliers. Sur fond d’animation piquées à une imagerie scientolo-naturaliste, il est quasi impossible de dire « non » à la torpeur hypnotique dans laquelle nous plonge la house profonde et minimaliste de Hendrik Weber, les attaques cristallines étant complètement lunaires.

Pantha du Prince / Photo : Rod Maurice
Pantha du Prince / Photo : Rod Maurice

Pas le temps de s’attarder sur les sets de Gold Panda et Rival Consoles, puisque le programme du lendemain s’annonce tout autant chargé. On vous laisse, donc : on va se dorer la couenne sur la plage devant Requin Chagrin avant d’attaquer ce troisième soir. Au programme : La Femme, Suuns, Exploded View et Battles.