Nous avions toutes les raisons d’embarquer pour La Route du Rock cette année. Ne serait-ce que parce que le pays malouin est un endroit de charme, et qu’il s’agit de la terre d’adoption de Rod Maurice, qui nous a promis pour dimanche un repas digne de ce nom. La prog de cette première soirée est une entrée de premier choix et promet un festival plein de surprises.

La première surprise est de taille. Départ de Paris à midi. Pardon ; Faux départ, puisque pour partir il aurait fallu retrouver la Ricard S.A Live Music Mobile, lâchement embarquée par la fourrière pendant la nuit. Après avoir frôlé la crise cardiaque et signé un joli chèque, la team roule enfin sur les autoroutes de Bretagne, avec pour compagnon la déshydratation, malgré la présence salvatrice d’une demie bouteille de soda à l’orange (sans bulles). Car oui, cette année à La Route du Rock, il fera BEAU. Beau, et chaud.
21 h : arrivée à la Nouvelle Vague, la si cool salle de concert de Saint-Malo. Quand on est pas du coin, les derniers souvenirs remontent un peu, forcément (par exemple, un concert des Wampas et leur Didier en mars 2015, des chaussures égarées dans un pogo géant …). Avouons-le , on fonde pas mal d’espoir dans cette première soirée pour nous raviver la mémoire.
A chaque festival son artiste en déperdition. Pas un autre mot ne convient pour parler de Usé, dont la prestation est en faite une fascinante matérialisation du nervous breakdown : Le géniteur de Chien de la Casse (album sorti sur Born Bad)  martèle sur sa batterie délabrée des boucles sombres et maladives. Et ça nous parle, puisque que, à l’écouter cracher sa haine percussive, on se sent nous même au moment clé de la perte de contrôle :  entre point de non-retour et roue libre totale. Nicolas Belvalette a tout donné dans un live plutôt bipolaire, coupé par une petite ritournelle d’amour (le déconnant titre Marilou sur fond de saxo de peep show 80’s.) et un final en auto-calinage sur Billie Jean.
Photo : Rod Maurice
Photo : Rod Maurice
Difficile de sortir de son premier jour de festival en se disant que l’apogée est déjà passée. Malheureusement / heureusement, ce fut le cas en sortant de la Nouvelle Vague après la claque du concert orchestral de La Colonie de Vacances, big band composé de 11 membres ( Electric Electric, Pneu, Papier Tigre et Marvin), prêts à dégainer sur leurs quatre scènes, dispersées tout autour de la salle. On se sent d’abord perdus au milieu de cette formation peu conventionnelle, mais le public de La Nouvelle Vague finit par prendre ses marques. Chaque formation lead tour à tour, appuyée par une épique section rythmique à huit bras. Le set (17 morceaux, sérieusement ?) ne perd à aucun instant de sa puissance, et nous sommes vite embarqués par cette grosse marée instrumentale math / noise / kraut / onsaitmêmeplus.
Photo : Rod Maurice
Photo : Rod Maurice
Bref. Cette édition commence de manière très surprenante, et il nous tarde de poursuivre notre exploration au Fort Saint-Père, tout à l’heure (pas sans un petit tour à la plage avant, pour la prestation d’Aquagascallo).