Pour éviter la déprime d’un dimanche après-midi à regarder des rediffusions de Derrick dans des pulls en laine tricotés par une mamie aveugle, toute l’équipe du Prix Ricard S.A. Live Music s’est entassée dans son van Agence Tous Risques direction Bagnolet pour une session avec le duo de Monterosso. Récit d’une étonnante troisième journée de tournage avec du live, une électrocution et une partie de ping-pong… déterminante.

Déjà le troisième jour de notre mini tour de France à la rencontre des dix finalistes du Prix. Pour l’instant, le compteur de kilomètres n’a pas trop chauffé. Basés en région parisienne, tous les groupes sessionnés jusque là ont eu la chance de nous voir débarquer dans un état physique – plus ou moins – respectable. Pas de cernes, pas d’odeur de transpiration digne d’un roadie de Metallica, pas d’os de poulet McDonald collé sur la gencive ou sur la banquette arrière. Bref. Afin d’occuper leur temps libre, certains membres de la team – nous ne les citerons pas – profitent donc des heures creuses pour s’adonner à leurs passions les plus honteuses.

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C’est ainsi que cette troisième journée a en réalité commencé la veille quand, après avoir terminé notre session avec Pink Noise Party, Rod Maurice – mince, je viens de le citer – s’est donné pour mission de retrouver une vieille connaissance derrière un bosquet pour récupérer gratuitement des jeux vidéos vintage qu’il collectionne compulsivement, au point que le rendez-vous donne l’impression d’un deal entre deux accros à la Gamecube. Psychiatre, thérapeutes, experts de la petite enfance, n’hésitez pas à nous contacter sur le numéro vert mis en place par Ricard S.A. Live Music pour venir en aide à notre réalisateur un peu trop accroc.

Vous dites "Do It Yourself" ? Team RLM at work, photo: Rod Maurice
Vous dites « Do It Yourself » ? Team RLM at work, photo: Rod Maurice

« Est-ce que t’as pensé à mes jeux Game Gear ? ». C’est ainsi que débute ce dimanche glacial, quand Rod chope notre brillant ingé son Romain à la sortie du camion. Non, évidemment, il n’y a pas pensé. La grève est évitée de justesse, et non sans mal, après que le groupe Monterosso (composé de Thomas, Mathilde et d’un ami batteur, Bertrand, invité pour l’occasion) confirme ce qu’on pressentait déjà la veille : oui, ils tiennent absolument tourner la session sur le toit d’un immeuble. Rappel pour ceux qui nous rejoindraient en cours de route : on est en hiver, il fait 0° Celsius. Et voilà qu’un groupe dont le nom signifie Montagne Rouge en Italien décide de nous faire gravir des escaliers façon cordillère des Andes – rappel #2 on transporte 50 kilos de matériel – pour un titre en plein air. Membre du Prix Ricard S.A Live, un sport extrême. Conciliabule express et un petit problème technique : le sol du toit d’immeuble est rempli de flaques d’eau qui pourraient, comme un jour de pluie à Roland Garros, endommager le matériel d’enregistrement. On en profite pour discuter de la participation de Neeskens, rencontré voilà un an dans un hôpital psychiatrique pour une superbe session, à l’édition de The Voice. L’ancien finaliste du Prix a renversé le jury la veille avec une magnifique reprise du Wicked Game de Chris Isaak. Comme quoi chacun sa route, chacun son chemin et on lui souhaite de tout cœur d’aller au bout de cette nouvelle aventure. Le nôtre (de chemin) nous mène finalement direction le grand air avec Monterosso, un groupe formé voilà à peine un an et dont les deux membres, en plus de s’être rencontrés dans un magasin d’instruments de musique où ils travaillaient, sont aussi en couple au civil. Encore vierge (sic) de toute expérience scénique, Monterosso ne se laisse pourtant pas démonter et son électro-pop positive peut bien affronter l’humidité et le froid de canard.

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« Ça va nous faire des grosses hanches ce bordel ! ». Mathilde, en bonne professionnelle du look, s’inquiète de la taille des micros HF. On ne refait pas. Le morceau que le groupe a décidé de jouer, coïncidence, se nomme I’m electric. Un simple regard aux dizaines de câbles qui barbotent dans les flaques, sous le regard inquiet de Romain notre ingé son, suffit à comprendre le comique de situation. On vous fait l’impasse sur la liste des accidents de musiciens électrocutés (Claude François en tête) ; l’important c’est que I’m Electric aide le groupe à se réchauffer et qu’il évoque un étrange mélange entre Zero 7 et les Cardigans avec une pincée de cocottes funky à la Nile Rodgers, ce qui est évidemment chic. Et sacrément professionnel, pour un groupe aussi jeune.

Alors que tout le monde remballe et que le duo s’installe pour l’interview, deux membres de la team Ricard S.A. Live Music – on ne les nommera pas… – décident de déplier une table de ping pong pour se dégourdir les membres. [voix off M6] Et là, c’est le drame. Après avoir bêtement parié le double de mon salaire sur une potentielle victoire contre mon supérieur hiérarchique – Adrien Marchand dit ‘’Rasta Raquette’’ ou ‘’l’homme qui jouait aussi bien des deux mains’’ – je perds trois fois d’affilée, condamné à rentrer bredouille à la maison tel un vulgaire joueur de poker ayant misé ses allocations chômage au blackjack. Fauché et épuisé, j’apprends que demain c’est direction une no go zone (enfin, selon Fox News…) de la région parisienne pour une quatrième session avec le groupe Bloum. Message personnel : si tu habites à la Courneuve, que tu disposes d’une table de ping pong et d’un sédatif assez fort pour endormir un trentenaire au revers vicieux, tu m’intéresses. A bon entendeur…

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Trois questions à Monterosso


Qu’attendez-vous du prix Ricard S.A. Live Music 2014 ?

Mathilde : On avait déjà entendu parler du prix avant d’y participer, notamment par des amis musiciens comme Neeskens (tiens tiens ! NDR). Du coup on s’est dit que ca pourrait être intéressant pour nous.

Thomas : Moi c’est en découvrant tout ce que le Prix proposait, c’est un peu le seul du genre en France. Pour nous c’est surtout l’apport scénique qui est intéressant. Mais aussi l’aspect production de nos morceaux, qui pourrait être bénéfique. Des producteurs comme Zdar (de Cassius) ou Yuksek, c’est évident que ça apporterait un plus pour les mixs.

Mathilde : Et on ne crache pas sur les 60.000 € d’investissement, ah ah !

Admettons que demain – pas de bol – vous vous séparez et arrêtez votre groupe, pour quel autre voteriez-vous parmi la liste des dix finalistes ?

Mathilde : Balinger, un groupe de rock avec pas mal d’expérience. Et surtout Parc, qu’on a tous les deux trouvé très sympa.

Thomas : Et Banquise aussi.

Sans langue de bois ni modestie mal placée, quel est votre argument choc pour séduire le jury ?

Mathilde : La complicité, je pense. On travaille extrêmement rapidement ensemble, comme on n’a pas des orgueils démesurés, les divergences sont vite oubliées.

Thomas : Et cela nous permet de nous concentrer sur la recherche de nouveaux sons.