Dans le cadre de la dernière édition du Lance Toi En Live, Ricard S.A Live Music a filmé bon nombre de jeunes groupes prometteurs. L’occasion pour nous de revenir sur le cas des niortais de Colours in the Street.
Les choses vont vite avec la nouvelle génération : les amitiés se font à 14 ans, les groupes se montent à 16 et les premiers albums sortent à 18. C’est ce qu’il se passe avec le quatuor niortais Colours in the Street ! La moyenne d’âge du groupe dépasse à peine les 18 ans qu’ils viennent déjà de publier « Euphory » leur second EP. Au-delà des mélodies à l’évidence pop très marquée, ce qui impressionne le plus chez Colours in the Street, c’est la maturité du songwriting. Le contraste est d’autant plus saisissant pour les trentenaires comme moi : à mon époque les kids étaient tous soit dans des groupes de néo-métal soit dans des groupes de rock français encore influencés par Noir Désir. C’était plus la technique qui comptait, mais aucun d’entre eux ne possédait la maitrise de la composition comme Colours in the Street aujourd’hui.
Ces gamins-là, ils ont grandi avec Phoenix, Bloc Party et Two Door Cinema Club. Et lorsqu’ils citent The Strokes, ils doivent penser à ce groupe qu’écoutaient leurs grands frères. Sur des chansons comme « Collapse Rewind » et « Euphory », il y a une réelle connaissance des codes de la pop anglo-saxonne. L’accent, lui, n’est pas du tout marqué et c’est un indice de plus qui reflète cette nouvelle scène française qui a su se débarrasser de tout complexe par rapport à leurs confrères anglais et américains (un sentiment déjà ressenti à l’écoute de Manceau dont nous vous parlions la semaine dernière). Depuis « Easy » et « Blue Sunflower », leurs premières compositions déjà très agréables, on sent qu’ils ont encore gagné en assurance.
Colours in the Street, nous les avons découvert avec la dernière édition du concours lance toi en live. Ils se sont activement mobilisés pour figurer au top 15 des finalistes du concours et accéder à l’opportunité de tourner un Hiboo d’Live. Mais les règles sont les règles, et le groupe a été disqualifié à cause de la présence en son sein d’un membre qui n’avait pas l’âge réglementaire. Parce qu’on aurait pu les voir monter sur le podium du concours, et pour ne pas les abandonner là, le Ricard S.A Live Music a décidé de partir à leur rencontre à Niort pour leur offrir le Hiboo D’live en question. Et, à nouveau, ils se sont démenés : d’abord pour trouver le meilleur lieu possible et ensuite pour obtenir l’autorisation de tourner au musée d’histoires naturelles qui se prêtait magnifiquement à l’exercice !
C’est donc au milieu d’un musée quasi désert qu’Edouard, Charles Alexis et Alex ont pu une nouvelle fois nous démontrer leur capacité à remplir l’espace à travers une voix qui ne manque pas de profondeur. Décidément il n’y aucune esbroufe sur leurs disques et la production n’est pour rien dans la réussite des chansons. Au contraire même, ils sont presque meilleurs comme ça au naturel. Au travers d’un split screen, on regarde le groupe se confronter à ces animaux empaillés qui, avec leurs yeux vitreux, semblent également se laisser bercer par la musique. On ressent le vide, le temps qui s’arrête et la mélodie qui se diffuse, et c’est charmant.
En 2012, les membres Colours in the Street se concentreront certainement sur l’obtention de leur bac. On leur souhaite tout autant de réussite qu’avec la musique.