Lauréat du Prix Ricard S.A Live Music 2011, le groupe Namasté avait eu l’opportunité de faire découvrir sa musique à plus de 100 000 spectateurs en ouvrant pour Puggy et Julien Doré lors de notre festival de la même année. Dans la foulée, les cinq musiciens avaient publié « L’Absurde », un premier EP dont le titre phare avait su trouver sa voie jusqu’aux radios nationales. Leur premier album « Juste le Temps » sort ce vendredi.
On les connait ces groupes qui battent le fer quand il est chaud, au risque de se brûler les doigts et ne pas laisser le temps à leurs chansons de mûrir. On appellera ça au mieux de l’impatience, au pire de la vanité. Namasté ne fait pas partie de cette catégorie. Sans faire de parallèle avec l’aspect méditatif de leur patronyme, on constate qu’il s’agit d’un groupe posé, sûr du chemin à prendre, qui préfère prendre son temps et peaufiner ses titres pour offrir un album cohérent, malgré le nombre impressionnant d’idées qui se bousculent en lui.
Namasté lors de la tournée Ricard S.A Live Music en 2011 :
Dès la première chanson « Juste le temps », on réalise combien Namasté revendique son goût pour la vie au jour le jour, et explicite la nécessite de prendre le temps qu’il faut pour composer et atteindre l’essence de sa musique. Tout devient alors simultanément doux tout en restant réfléchi. De plus en plus dansant, la musique de Namasté nous entraîne via les beats de « 4 murs », proposant ainsi une démarche qui n’est pas sans rappeler celle de Stromaé. La joie que l’on ressent naturellement à l’écoute de la musique entre en résonance avec des textes positifs, mais pas dénués de constats sur le monde.
Il y a toujours un instrument qui permet d’apporter une couleur inattendue aux titres, comme la basse chaloupée sur « Ode o Vent ». Successivement ultra énergique (confère « Jesse Owens) ou au contraire plongé dans de la folk de belle facture (comme avec « Song for the sun »), le groupe ne se ferme aucune porte. Mais c’est vraiment avec des titres comme « Lost » que l’on réalise combien Namasté a peaufiné son songwriting pour devenir autre chose qu’un groupe composé de troublions festifs.
Bien plus que la simple traduction musicale d’une idée (celle de mélanger chanson française et musique d’ailleurs par exemple), Namasté a toujours été un groupe vraiment ouvert sur le monde, soucieux de voir ses influences se fondre les unes dans les autres. Namasté ne réfléchit pas en matière de genre, mais de tout. Les mélodies arrivent comme elles arrivent, et peu importe d’où elles viennent. Mais ce qui est nouveau avec ce premier album, c’est cette volonté de démontrer que le patchwork de musique ne nuit en rien au sérieux de l’écriture. S’il peut arriver que le groupe manque encore de fluidité et de souplesse, comme sur « Liza » qui n’arrive pas à émouvoir, il affirme puis légitime aisément son côté protéiforme.
Teaser de l’album avec Mark Plati qui a réalisé l’album :
Dès le 20 novembre, vous pourrez écouter l’intégralité de l’album ici: