Finalistes par deux fois du Prix Ricard S.A Live Music (en 2013 et 2015), les parisiens de Balinger sortent enfin leur très attendu premier album. Chronique de « Let Go » qui sortira le 12 février, avec en écoute ci-dessous en exclusivité le titre « Save Me »
A peine a-t-on posé le premier album de Balinger sur la platine que « Let Go » constitue à elle seule une belle synthèse de tout ce qu’on a toujours aimé chez Balinger : le sens du rythme et des envolées, le goût pour la pop boostée par des décrochements émo, et un chant qui n’a pas peur d’en faire trop.
Les montées en puissance chez Balinger n’évoquent pas l’univers du post-rock. Il s’agit moins d’une intensité qui se développe au fur et à mesure que d’une plaie qu’on gratte pour mettre un peu plus les émotions à nues, comme sur « Reborn Again ». Le jeune quatuor parisien crie ses blessures, certes avec une certaine mélancolie, mais toujours avec l’objectif de les extérioriser. Il y a toujours une volonté d’aller de l’avant et de se laisser porter par les guitares, qu’elles rappellent celles de Placebo comme sur « Evolve » ou qu’elles se permettent de faire dériver la chanson comme sur « Save me ».
Lorsqu’on écoute ce premier album de Balinger, on ne sait jamais si l’on va avoir affaire à un brulot rock ou à une ballade folk. Les influences du groupe sont larges. Elles vont d’Elliott Smith à Nirvana en passant par At The Drive-in, mais c’est au croisement de celles-ci que les différents membres du groupe se rejoignent, là où l’énergie ne sert qu’à magnifier les mélodies. C’est particulièrement parlant sur des chansons comme « All Alone » où les genres se confrontent tout en s’estimant, notamment avec une fin particulièrement noisy tout en restant entraînante.
On pourra reprocher à Balinger de ne réfléchir qu’en termes d’émotions et non de positionnement musical, de toujours chercher à s’époumoner plus fort, là où il faudrait peut-être opter pour la discrétion. Mais la sincérité des chansons du groupe et sa manière de ne pas tricher avec les sentiments permettent surtout à l’album de se clôturer en serrant fort le cœur de l’auditeur avec le titre « Ghost ».
Let Go confirme tout le bien que nous avons toujours pensé de Balinger et nous donne envie de continuer d’aller les voir sur scène. Ci-dessous la session que nous avions filmée lors du Prix Ricard S.A Live 2015.