Chronique de Redbud, le nouvel album de Lys

Chronique

Finalistes du Prix Ricard S.A Live Music 2012, les bretons de Lys nous avaient pas mal marqués avec leur premier album Go Your Own Way chroniqué dans ces pages. Aujourd’hui, ils reviennent avec un nouveau disque encore plus lumineux et faisant preuve d’une belle maturité. Chronique :
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Composé de trois garçons et une fille, Lys s’est notamment fait connaitre pour ses concerts en première partie de Steve Hewitt, ex batteur de Placebo. On pouvait à la base trouver étonnant que Hewitt se soit pris d’affection pour ce jeune groupe qui s’inspirait peut-être trop de sa première formation (confère « Evidence »), mais au fur et à mesure on a pu réaliser, au travers du talent de Lys, que ce qui a dû l’intéresser, c’est de retrouver l’énergie et l’envie qui font défaut à Placebo depuis Meds.

Car Lys, c’est exactement ça : du rock anglais comme Placebo n’en fait plus. On retrouve chez les Rennais cette basse rythmique, ces guitares puissantes et plaintives, et une voix qui survole l’ensemble et électrise le tout. «  Stay » est ainsi un single évident, sans être non plus « trop évident ». Les couplets où la basse et le clavier dominent s’alternent avec des refrains puissants menés par la guitare (« Be There »). Le schéma est connu, mais sa mise en œuvre s’avère ici particulièrement efficace.

Certes le groupe a parfaitement appris sa leçon au point de parfois donner l’impression de la réciter sans y apporter son propre ton et ses propres émotions. On pense un peu trop souvent à Placebo donc, mais aussi à Muse (influence auparavant absente que l’on retrouve sur « Last Night » et son intro au piano qui précède l’arrivée de la batterie et la montée en intensité), ainsi qu’à Coldplay, Idlewild et bien sûr Radiohead, pierre angulaire du rock anglais. Il est intéressant de noter combien Lys regarde du côté de l’Angleterre et ne sonne jamais comme un groupe américain.

C’est lorsque Lys casse ses propres habitudes comme sur « The Mistake » où est invité Craig Walker, l’ancien chanteur d’Archive, qu’il donne le meilleur de lui-même : les structures sont alors moins visibles, les guitares plus hachées et la musique évolue naturellement, sans s’imposer un carcan.

Lys consolide ici ses appuis, tout en affirmant sa capacité à écrire des chansons enthousiasmantes. Redbud remplit ainsi plus que son rôle.

Flashback avec cette session tournée en 2002 avec le groupe dans le cadre de la finale du Prix:

À propos de l'auteur :
Benjamin

Cofondateur de Playlist Society (revue culturelle et maison d'édition), Benjamin est le responsable éditorial de Société Pernod Ricard France Live Music depuis 2008. En 2015, il a publié "Le renoncement de Howard Devoto", une bio-fiction, à la gloire du fondateur des Buzzcocks et de Magazine, qui retrace la genèse du mouvement punk en Angleterre.

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